Zoom sur la Cochléaire du Danemark (Cochlearia danica)

Mais quelles sont donc ces petites fleurs blanches, formant des tapis sur le bord de certains grands axes routiers, que l’on peut apercevoir en ce moment, à l’occasion par exemple d’une « sortie courses »... ? Il y a des chances, après avoir exclu la Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta), dressée, ou encore la minuscule Drave printanière (Draba verna) que ce soit une autre brassicacée annuelle, la Cochléaire du Danemark (Cochlearia danica), reconnaissable à ses feuilles en forme de cuillères (Cochlearia signifie cuillère en latin) et plus tard en saison, à ses fruits quasiment sphériques.

Cette petite plante indigène, qui a pour habitat d’origine les zones sèches de bords de mer telles que les falaises et les dunes, est fréquente sur tout le littoral du nord-ouest de la France mais est rare en Nouvelle-Aquitaine et absente du littoral méditerranéen. Dans notre territoire d’agrément elle est en extension depuis quelques années sur les accotements routiers, elle est particulièrement présente sur ceux de l’A13 (Haute-Normandie), de l’A25 (Nord), l’A1 (Hauts-de-France) et de l’A29 (Somme et Haute-Normandie).

La cause de cette migration ? C’est le sel déversé sur les axes routiers en hiver, qui est aussi responsable de l’apparition le long des routes d’autres plantes maritimes, telle que l’Atropis distant (Puccinellia distans subsp. distans), une poacée discrète, de par sa ressemblance avec le Pâturin annuel (Poa annua), mais fréquente sur le bord des routes.

Les autres cochléaires de notre territoire (il y en a trois, sur les cinq présentes en France métropolitaine) sont plus rares, la Cochléaire officinale (Cochlearia officinale), protégée dans le Nord-Pas-de-Calais, est dispersée sur le littoral flamand et la Cochléaire d’Angleterre (Cochlearia anglica) est présente dans les estuaires. Cette plante voyageuse. 

Sources : Digitale 2, SiFlore, Flora Gallica

Photo : C. Monein

Pour en savoir plus : http://pierreo.cochard.free.fr/cv_poc/Cochard_Cochlearia.pdf