Botanistes : qui sommes-nous ?

le 19 Sep 2024
Botanistes : qui sommes-nous ?

A l’heure des orientations, les futurs étudiants consultent volontiers des descriptifs de métiers afin de mieux cerner leur vocation. Comme nous ne nous sommes pas reconnus dans les fiches concernant le métier de botaniste-écologue, nous avons tenté de décrire nous-mêmes le profil de botaniste. Les informations présentées ci-dessous sont le résultat d’un sondage interne auquel ont répondu 25 salariés du CBN de Bailleul (dont certains collègues de l’antenne de Rouen, qui fait maintenant partie du Conservatoire botanique de Normandie).

Formation 

Contrairement à ce qu’on peut lire sur internet, le botaniste n’a pas forcément de doctorat : en effet parmi nous seules deux personnes sont docteurs. La majorité d’entre nous a un bac+5 (Master ou DESS) dans le domaine de la biologie-écologie et deux d’entre nous ont un BTS Gestion et protection de la nature (bac+2). Mais ce n’est pas la seule porte d’entrée : nous comptons également un docteur en pharmacie, un géographe ou encore un développeur de logiciels ! 

Le fait est que la formation du botaniste ne s’arrête pas après une semaine ou six mois de stage, ni même après un master en écologie. C'est un cheminement souvent semé d’embuches en passant de période de découragement, à des périodes d’exaltations ! Le cap passé, on éprouve plus de satisfactions, et on peut alors se fixer d’autres objectifs de plus en plus pointus…

Origine de la passion 

Finalement, le niveau d’étude ou le diplôme importent peu, nous sommes surtout des passionnés ! Cette passion, c’est d’abord une passion pour la nature et celle-ci arrive généralement assez tôt durant l’enfance ou l’adolescence : 22 personnes sur 25 indiquent qu’elles avaient déjà une passion pour les plantes sauvages avant d’entrer dans la vie professionnelle. Cest souvent notre famille qui nous a initiés, mais l’école et les activités extrascolaires reviennent souvent dans nos témoignages.

valentin « Avec mes parents et mon frangin, autour de chez moi en Thiérache-Avesnois, nous nous adonnions à diverses pérégrinations : balades à pied, de jour comme de nuit, cueillettes des mûres et de champignons, capture de criquets et de vers de terre pour aller pêcher la truite le long de la rivière de la Suippes avec mon grand-père. Fabrication d’arc et de flèches en noisetier, observations d'animaux en tout genre, chasse aux escargots et luge motoculto-tractée… autant de merveilleux souvenirs que de moments riches en apprentissages. » V. Mahut

« Je passais beaucoup de temps à observer quand nous allions nous promener avec mes parents, cueillir les champignons et les châtaignes ou quand nous allions à la pêche à pied à marée basse. J'ai eu la chance d'avoir une mère qui connaissait certaines plantes sauvages et les oiseaux, j'ai donc assez tôt pu mettre des mots sur ce que je voyais. » L. Frémont

charlotte « Je me suis retrouvée un peu par hasard dans un lycée agricole. En seconde, j’ai eu des cours d’écologie avec un super professeur et toutes les semaines on partait dans la réserve naturelle pas loin, ça m’a ouvert les yeux » C. Camart

« C'est le scoutisme (Eclaireuses Eclaireurs de France) qui m'a "mis dans la nature" : patauger dans la boue, jouer dans les bois et les broussailles, ramasser du bois et faire du feu, regarder les étoiles, avoir froid, avoir chaud, regarder le paysage... Ces sensations de nature m'ont donné envie de mieux la connaître ». E. Catteau

audrey « J'ai eu le goût du travail en extérieur en allant aider mon oncle ou mes parents dans les champs ou à la ferme. Mon entourage ne s'intéressait pas forcément aux noms des êtres vivants qui nous entouraient. Mais ils avaient le goût de nous les montrer et de s'en émerveiller. » A. Van Tichelen

Mais cette passion peut arriver plus tard et parfois un peu par hasard : 

« Ma Passion pour la botanique est apparue en 2e année de master, après avoir fait un stage de palynologie (étude du pollen). » B. Delangue

Le difficile apprentissage de la détermination 

Puis vient le moment où l’on veut mettre des noms sur ce qu’on voit. Globalement, nous avons déterminé nos premières plantes avant l’âge de 25 ans, souvent durant nos études supérieures. Mais six d’entre nous avaient déjà déterminé des plantes avant l’âge de 15 ans ! Contrairement aux idées reçues, le botaniste n’est pas un solitaire enfermé dans une bibliothèque, le botaniste est un animal grégaire. La très grande majorité d’entre nous avons été aidés par un professeur, un botaniste amateur ou professionnel ou encore par une association. 

« J'ai appris d'abord par moi-même, en récoltant dans mon jardin et autour de chez moi et en utilisant la "Flore blanche" de Géhu & Géhu-Franck. Au début, c'est assez décourageant ! Et puis, petit à petit, c'est plus facile... » E. Catteau

« En déterminant avec la flore blanche des Géhu et la flore bleue de Belgique toutes les plantes que je trouvais dans la nature. Cela occupait une partie de mes week-ends et de mes soirées ! » A. Desse

geoffroy  « A l'aide de sorties et de bons profs, d'association toulousaine puis de stages » G.Villejoubert

« J’ai appris la botanique, surtout en début de carrière professionnelle, un peu sur le tas. » B. Delangue 

 graphique âge détermination

Botaniste au CBN de Bailleul 

Il n’est pas pour autant nécessaire d'avoir achesa formation de botaniste (est-ce possible ?) pour entrer au CBN de Bailleul : le CBN prend en charge la formation de son équipe. 43% d’entre nous ont réalisé leur stage de fin d’études au CBN et pour 47% d’entre nous, l’embauche à Bailleul correspond au premier contrat 

Est-ce par gratitude que nous restons à Bailleul ou parce qu’on y est bien ? Le fait est que près des deux tiers des botanistes ont plus de 5 ans d’ancienneté. 

graphique ancienneté

Bonus : les reconnaîtrez-vous ?

thibault

bertille